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Salaires... De quoi parle-t-on ? Grève et manifestation le 24 janvier.

samedi 12 janvier 2008.
 

Salaires

Salaires... De quoi parle-t-on?

Le Pouvoir d'Achat est au coeur des revendications des salarié-e-s en ce début d'année. L'augmentation des prix (surtout ceux de 1° nécessité -alimentation, habitation, énergie...-), alliée à une quasi stagnation des salaires expliquent le retour en force de cette revendication.

La dégradation du pouvoir d'achat amène, y compris dans des catégories « élevées » de la Fonction Publique à des difficultés sociales importantes (logement, endettement...).

Cette préoccupation du pouvoir d'achat est légitime. Pour en comprendre les enjeux il faut bien comprendre comment cela marche dans la Fonction Publique.

Pour ce qui concerne notre champ d'activité, l'Education Nationale, si nous prenons simplement la majorité des enseignant-e-s (PLP, Professeurs des Ecoles, Certifié-e-s, CPE...) leur rémunération est composée de la valeur d'un point indiciaire que multiplie un nombre de points en fonction du déroulement de carrière.

En clair un-e jeune enseignant-e débute à l'indice 349 et termine à l'indice 658 soit une « espérance » de carrière permettant une augmentation en 30 ans de 88% environ. Ce qu'on appelle le GVT (Glissement Vieillesse Technicité).

Ce système n'est pas spécifique à la Fonction Publique et est repris dans nombre d'entreprises et/ou conventions collectives.

Cette espérance n'est valable qu'à partir du moment où la valeur en pouvoir d'achat du point d'indice est maintenue (c'est à dire l'indexation de la valeur du point d'indice sur l'augmentation de la vie, on appelait cela autrefois « l'échelle mobile »)! Hors depuis le milieu des années 80 cette indexation n'existe plus. D'une base 100 en 1985 on en est à 88,1 en 2006, et l'inflation connue pour 2007 (2,8 entre janvier 2007 et novembre 2007) va amener une valeur qui va tourner autour de 86!

Entre 1985 et 2007 se sont rajoutés une dizaine de points indiciaires uniformes qu'il convient bien entendu de comptabiliser mais cela représente entre 3% et 1,5% en fonction de son échelon.

Ce phénomène de perte de la valeur du point indiciaire s'est accentué entre 2000 et 2007 pour atteindre une perte de valeur du point de 7% entre ces dates!

Concrètement, c'est vrai il n'y a pas de perte « individuelle » du pouvoir d'achat, le principe du GVT dont nous parlions plus haut amenant à « compenser » la perte de la valeur du Pouvoir d'achat du point indiciaire, il y a « simplement » dégradation de la carrière d'enseignant-e et paupérisation de cette catégorie sociale (comme par ailleurs les autres catégories de la Fonction Publique ce qui n'est certes pas une consolation!).

En 2007, un-e enseignant-e en début de carrière a une rémunération inférieure de 7% par rapport à ce que touchait son-sa collègue qui a débuté en 2000 (perte 93€!!!), un-e enseignant-e en fin de carrière en 2007 a une rémunération inférieure de 7% par rapport à celui-celle de 2000 (176€!!!).

Vous avez été recruté-e-s en 2000, vous êtes pour la plupart au 6° échelon de votre corps, votre paye est d'environ 1785€, la simple indexation du point d'indice sur l'inflation aurait dû vous amener à un salaire de 1909€ (130€ de perte!!!).

Au rythme actuel la perte sur 40 ans serait de plus de 40%!!! (543€/mois en début de carrière... 1000€ en fin de carrière!!!

Alors oui, les raisons de se battre pour les salaires est légitime, et rappelons à nos dirigeant-es que si nous travaillons c'est avant tout pour vivre!

Alors oui, dans nos revendications, ce qu'il faut mettre en avant c'est la valeur du point indiciaire et son indexation sur les prix! Le reste n'est que camouflage du gouvernement et mensonges!

Alors oui le 24 janvier pour nos salaires, dans l'unité des organisations syndicales, toutes et tous en grève! 

Manifestation 10h Place Masséna Nice.

Yvon Guesnier

PS: Le chiffres donnés sont les chiffres officiels de l'INSEE.