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Droit syndical. Garantie des droits des personnels...

Le paritarisme a 50 ans... En guise d’anniversaire Darcos veut le supprimer

jeudi 5 mars 2009.
 

Le Paritarisme a 50 ans! Ne le laissons pas disparaître!

Au moment où le Sinistre Darcos veut remettre en cause les droit syndicaux et le paritarisme dans l'Education Nationale (cf 

Quand les Académies informent sur le mouvement ... avant qu’il soit traité par les CAPN et  LE PARITARISME CONTRE L’ARBITRAIRE 

il nous a paru intéressant de publier les éléments historiques ci-dessous... Le droit syndical, le droit de grève, le paritarisme, c'est un acquis de nos luttes, ne les laissons pas disparaître sous les coups de ce gouvernement 

Bon à savoir  (éléments de chronologie sur le Droit syndical et le paritarisme)

La loi de 1884, dite de Waldeck-Rousseau (21 mars), autorise enfin les syndicats… sauf ceux des fonctionnaires. Qui n’appartient pas « soit comme patrons, soit comme ouvriers ou salariés, à l’industrie, au commerce et à l’agriculture » (arrêt de la cour de cassation du 17.06.1885) est exclu de son champ d’application : c’est le cas des enseignants. Sous le coup de la loi le syndicat des sous-agents des Postes de Lyon est ainsi dissous…
 
1886 , Octobre : Création de la FNS (Fédération Nationale des Syndicats, un des ancêtres de la CGT). Novembre : le conseil municipal de Paris valide  la création d’une Bourse du Travail dans la ville.
 
1887 : la loi de finances du 19 juillet instaurant la rémunération des instituteurs par l’ Etat en fait des fonctionnaires à part entière ( les professeurs le sont déjà depuis 80 ans,1807- 1er Empire).
Par la circulaire du 20 septembre, le ministre Spüller rappelle l’interdiction faite aux enseignants . Le tout nouveau, Syndicat des Instituteurs et Institutrices de la Seine est dissous, à peine ses statuts déposés.
 
1895 : Naissance de la CGT.
 
1905 : Malgré la loi, les sous-agents  des PTT et les instituteurs et institutrices publics créent chacun leur propre fédération. D’abord dite « l’émancipation de l’instituteur », la  Fédération Nationale des Syndicats d’ Instituteurs ( FNSI )crée le 13 juillet est dirigée par Marius Nègre.
 
1905-1907 : le gouvernement enclenche des procédures disciplinaires contre ceux qui bravent l’interdit. Les instituteurs syndicalistes ont rendu public leur « Manifeste » (des 133) dans lequel ils osent annoncer qu’ils vont rejoindre la CGT. Clémenceau révoque M.Négre (…) mais rien ne peut plus arrêter le mouvement de syndicalisation des enseignants et autres fonctionnaires.
 
1912 : la répression frappe encore les syndicalistes enseignants à l’occasion de l’affaire du « Sou du soldat » (en fait caisse de solidarité financière que les instituteurs CGT mettent en place pour aider leurs collègues sous les drapeaux). Le gouvernement a tôt fait  de parler de mouvement antipatriotique .Le ministre de l’Instruction publique dissout le syndicat dont les responsables sont traduits en justice.
 
1919 : après Guerre et après la Révolution Russe de 17, le mouvement repart , prend de l’ampleur. C’est la création de la FMEL (Fédération des Membres de l’Enseignement Laïc) qui succède à la FNSI dissoute et adhère à la CGT (*).Un an plus tard, le 24.09.1920, c’est la naissance du Syndicat National des Instituteurs, le SNI.
 
1924 : victoire électorale du « Cartel des Gauches ». L’espoir renaît chez les syndicalistes enseignants –ils ont participé à la campagne et contribué à la victoire du Cartel- mais le nouveau gouvernement, s’il prend acte du fait syndical chez les fonctionnaires, ne fait que le tolérer. En aout, la circulaire Herriot demande aux hiérarchies d’entretenir des relations avec les organisations, en septembre (le 25) c’est au tour du Ministre Chautemps d’adresser une lettre aux Préfets dans  le même sens. Reconnaissance de facto du mouvement syndical donc. François Albert, Ministre  de l’Instruction publique, puis Anatole de Monzie, son successeur, ordonne (le premier) aux inspecteurs d’académie de renouer le dialogue, puis négocie (le second) avec les syndicats la mise en place de comités départementaux pour la gestion des carrières avec des délégués du personnel… Mais il n’est toujours pas question de parité.
 
L’année d’après, le SNI revendique 75 000 adhérents. Sous la poussée des militants – les organisations se renforcent - des propositions de loi de reconnaissance du droit syndical des fonctionnaires sont régulièrement présentées à la Chambres par les députés de gauche (en 1928, 1928…) mais sont toujours rejetées par le très conservateur Sénat.
 
Le « Front Populaire » ! 1936 : le SNI (-CGT depuis 1926) obtient la généralisation de la gestion par barème dans les comités avec représentation à parité, de l’administration et des personnels.
En avril 37, le gouvernement Blum dépose une nouvelle proposition de loi pour la reconnaissance du droit syndical des fonctionnaires, mais n’a pas le temps (la volonté ?) de faire aboutir ce texte.
A la veille de la Seconde Guerre, si les gouvernements radicaux et socialistes reconnaissent la représentativité- car incontestable- des organisations de fonctionnaires, ceux-ci n’ont toujours ni le droit de se syndiquer ni de statut.
 
1939-1940 : sous le gouvernement de Vichy et l’occupation, tous les syndicats, qu’ils soient ou non de fonctionnaires sont interdits (loi d’octobre 1940)…les militants passeront à la clandestinité, réunifient la CGT en 1943…
 
1946 : dans une période marquée par la reconstruction de l’Etat, le renouvellement des institutions et des personnels, le poids dans les esprits du programme du Conseil National de la Résistance et la montée en puissance des organisations politiques et sociales de Gauche (ayant pris part à la Résistance et contribué activement à la Libération), le droit syndical est rétabli et enfin reconnu aux fonctionnaires. L’idée de parité dans les rapports entre salariés et patrons (l’Etat aussi) apparaît dans le préambule de la Constitution de la IV° République.
Le 5 octobre, Maurice Thorez, ministre d’Etat (PCF) chargé de la Fonction publique du gouvernement provisoire, soumet à l’Assemblée le Statut Général des Fonctionnaires qu’il a longuement négocié avec CGT et CFTC. Le statut est adopté à l’unanimité et devient loi le 19 octobre. Les Commissions Paritaires (Nationales et Académiques) sont crées dans l’E.N. Les représentants des personnels d’abord élus tous les 2 ans, le seront pour 3 ans, à partir de 1957.
 
1959… : l’ordonnance du 4 février 59, reprend et confirme l’article 6 de la loi de 46, une nouvelle fois confirmée le 13 juillet 1983 (article 8, loi n° 83-634). L’article 9 de cette même loi prévoit :
 «  Les fonctionnaires participent, par l’intermédiaire de leurs délégués siégeant dans les organismes consultatifs, à l’organisation et au fonctionnement des services publics, à l’élaboration des règles statutaires et à l’examen des décisions individuelles relatives à leur carrière »
 
(Il y a pourtant des restrictions à ces droits, elles concernent Préfets, sous-préfets, militaires, personnels de police et de l’administration pénitentiaire…)

Texte écrit  par Philippe Guillen élu CAPA Plp en Midi Pyrénées... Dessin de Philippe Guillen..